Thomas Fersen - Trois Petits Tours

Publié le par Bord 'O' Scène


Commentaires de Télérama :

C'est bien d'avoir une identité forte. Une patte, un son, une approche personnelle des mots et des images qui résiste auxmodes. Le danger, c'est de s'y enfermer, de cadenasser sa propre originalité dans des codes raidis par l'habitude. Thomas Fersen ne l'évite pas : en dépit de deux ou trois échappées - chansons inattendues dans le fond comme dans la forme -, son septième album studio sonne largement comme une redite des précédents. De nouveau, les ambiances musardent entre bastringue et fête foraine, les textes grouillent d'insectes rampants ou volants (même si cette fois la figure récurrente est une valise, objet, ou sujet, d'allégories multiples). Bref, tout ce qui a fondé sa singularité, son onirisme un peu lunaire et sa manière joueuse de débusquer la poésie dans la plus banale quotidienneté, se retrouve dans le disque... sans qu'on y entende la fraîcheur d'antan.

Nous aussi, sans doute, sommes trop habitués, moins aptes à nous étonner. D'ailleurs, dès que le chanteur sort des chemins balisés pour s'ouvrir à des sons plus pop ou à des thèmes plus personnels, il parvient à nous rattraper. La preuve avec Ce qu'il me dit, la chanson la plus séduisante de l'album, rêve d'une vie libérée de ses entraves. Tout ce qu'on lui souhaite.


Commentaires de Francoscène :

On cherche toujours un responsable de la naissance de la nouvelle scène française... Nul doute que Thomas Fersen, dès son premier bal (un Bal des oiseaux) y a été pour quelque chose. Il ne tient peut-être pas à endosser la paternité et de la vieille dame, et de ses jeunes collègues ; disons plutôt, alors, qu’il a renouvelé l’art mineur, y a glissé des folies, des fables, des noirceurs, des bêtes pas bêtes, des hommes bizarres, des femmes fatalement fatales, et des ukulélés. Lui a une préférence pour le ukulélé soprano, qu’il juge teigneux. N’en concluons pas hâtivement que Fersen l’est également. Surprenant, en revanche, il ne cesse de l’être.
Suprenant encore avec ce nouvel album ( Trois petits tours). Un Fersen encore plus métissé que d'ordinaire : des réminiscences de Rumba congolaise, voire d’afrojazz éthiopien, de petits glissés de guitare hawaïenne au détour d’un titre, et surtout quelques pulsations franchement jamaïcaines, un peu comme si Bourvil avait fumé la moquette avec Lee Perry…( dixit Dominique A).

Publié dans Les galettes à avoir

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