Liberté d'écouter

COMMUNIQUE DE PRESSE

La radio, un média figé et peu ouvert à la diversité ?

De plus en plus, les stations de radio ont tendance à diffuser les mêmes titres en boucle et à réduire leurs playlists, au point qu’il est devenu difficile de se frayer un chemin sur les ondes pour trouver un peu d’originalité. Par conséquent, beaucoup d’artistes sont marginalisés et ne survivent que grâce à la scène.

C’est après avoir fait ce constat que le Collectif Réagissons a vu le jour et lancé, fin 2004, une pétition en ligne et sur papier. Objectif : réclamer plus de choix dans les programmations radio.

L’idée de cette pétition est partie de presque rien, d’une simple discussion sur un forum Internet à propos du manque de diversité musicale. Pour ne pas rester sans rien faire, quelques auditeurs ont fondé le collectif afin de montrer qu’il existe un public pour qui la radio doit être autre chose qu’un support publicitaire. La richesse culturelle ne doit pas être soumise aux impératifs de rentabilité, c’est la définition-même de l’exception culturelle dont on entend tellement parler.

Il suffit d’allumer la radio pour s’en rendre compte : un minimum de titres et d’artistes tournent, quand beaucoup d’autres n’ont même plus l’ambition d’y accéder. Les chiffres confirment cette impression : selon un rapport de l’Observatoire de la Musique remis au Ministère de la Culture en 2005, 3% des titres programmés en radio rassemblent trois quarts des diffusions.

Un dossier, réalisé par le Collectif Réagissons, va être envoyé aux différents acteurs du paysage musical : les radios, le CSA et les médias. Artistes et représentants de labels indépendants ou de radios associatives y expliquent les difficultés qu’ils rencontrent pour continuer à exister. Car en radio, décidément, le risque ne paie pas...

L’image-même de la radio en souffre. Il est devenu flatteur aujourd’hui pour un artiste d’avoir conquis son public sans passer sur les ondes. C’est donc communément acquis : la radio est abandonnée aux plus offrants, au plus rentable, et les tubes jetables y ont supplanté les musiques moins formatées. Entendez-vous beaucoup de titres instrumentaux ? Des titres plus anciens ? Et les musiques du monde, en croisez-vous souvent ?

Evidemment, les radios privées fonctionnent les mains liées, et leurs intérêts commerciaux sont incontournables. Mais puisque certains artistes outsiders, tels Mickey 3D, Cesaria Evora ou Air, leur assurent un succès " surprise ", pourquoi ne pas ouvrir les ondes à d’autres, capables eux aussi de séduire le public ?

Un dossier très complet et très intéressant a été envoyé au Ministère de la Culture et de la Communication, au CSA, ainsi qu'à une sélection de radios ne respectant pas la diversité culturelle.

Ce dossier vous pouvez le lire par ce lien : http://collectifreagissons.free.fr/DOSSIER.pdf

Si après l'avoir lu, vous ne soutenez pas encore les radios associative, c'est qu'il y a un problème...