Un autre lieu culturel bordelais en péril… LE SON’ART

Publié le par Bastien



Après la fermeture du Grand Manitou en 2002, l’association Fédération Hiéro Section Bordeaux investit le local situé rue Tiffonet à Bordeaux pour y créer un lieu associatif dédié aux pratiques culturelles telles que la musique (principalement acoustique au départ de l’aventure), le théâtre, les spectacles Jeune Public ou encore des expositions.
Le Son’Art était né.

Ce local d’une surface totale d’environ 180 m² était composé de deux grandes salles en enfilade, la 1ere de 80 m², la suivante de 100 m² non accessible au public pour des raisons de sécurité.

Afin d’adapter ce local à ses activités, la Fédération Hiéro Section Bordeaux a dû dans un premier temps réaliser des travaux d’aménagement importants tels que la création d’un bureau, et la condamnation de la rochelle situé au dessus de l’espace scénique  dans un objectif de limiter la propagation du son vers l’extérieur.
Après presque deux ans d’accumulation de dettes de fonctionnement, les membres de la Fédération Hiéro Section Bordeaux ont décidé de créer une société afin de pouvoir injecter des fonds personnels. Cela permet d’une part de compenser ces dettes accumulées par l’association, et d’autre part réaliser une nouvelle tranche de travaux lourds nécessaires à la pérennisation du lieux tout en récupérant la TVA sur investissement afin
de réduire les coûts de ce même investissement.
La SARL LE SON’ART est donc créée en septembre 2004, avec 4 actionnaires pour un capital (apport personnel) de 7500€ et un apport au compte courant de 8 000€ (apport personnel) soit 15 500€ au total. A partir de cette date, la SARL LE SON’ART et la Fédération Hiéro section Bordeaux travailleront en partenariat pour faire vivre le lieu Le Son’Art.

Grâce à cet apport de finances personnelles des 4 actionnaires de la SARL (aujourd’hui il y a 3 actionnaires), de nouveaux travaux sont réalisés : isolation phonique des parois latérales de la salle de spectacle, et installation d’une VMC (ventilation) professionnelle.

Un an plus tard, en 2005, sur consigne de la Commission de Sécurité de la Mairie de Bordeaux, est réalisée un nouvelle tranche de travaux lourds : construction d’un couloir de sécurité dans la 2^ème salle, installation d’une alarme incendie, installation de dispositifs anti-incendie (portes coupes feu, parois anti feu,etc.) et d’accessibilité handicapés (portes et toilettes aux dimensions réglementaires), et isolation phonique du plafond de la salle de
concert. Malgré l’investissement initial de 15 500€, ce n’est pas suffisant pour couvrir tous les travaux. Un autre apport (prêt personnel) de 10 000€ est alors injecté dans la structure.
Grâce à ces nouveaux travaux, le Son’Art obtient enfin en décembre 2005 l’accord de la Commission de Sécurité de la Mairie de Bordeaux pour continuer son activité.

*TRAVAUX*
2004    rochelle / bureau                               1 700,00 €
isolation phonique parois                               1 500,00 €
VMC                             3 945,00 €
2005    couloir de sécurité                           11 000,00 €
alarme incendie                                 2 550,00 €
isolation phonique plafond                              4 787,00 €
               */sous total = 25 482 €/*

*FRAIS ADMINISTRATIF*
2004    dossier sécurité veritas                                1 788,00 €
2005    dossier sécurité socotec                                1 600,00 €
étude acoustique synesthésie                               969,00 €
2007    dossier solidité socotec                                   600,00 €
               */sous total = 4 957 €/*

               *TOTAL  =  30 439 €*



Mais ces tranches de travaux totalement autofinancés laissent une structure profondément endettée, en grande précarité financière, sans même compter les autres créances (matériel de sonorisation, loyers, etc.).  Depuis, la structure bipolaire (SARL et association) tente (et réussit relativement) à rembourser progressivement ses dettes pour repartir sur des bases plus sereines.

Malheureusement, la structure est toujours autofinancée, sans aide efficace des pouvoirs locaux (que ce soit la Mairie, le Conseil Général ou le Conseil Régional) malgré de nombreux rendez vous, lettres etdossiers de demande de subventions.
A ce jour, malgré des soutiens oraux et écrits des ces institutions, la seule aide obtenue par la Fédération Hiéro Section Bordeaux est une subvention à l’investissement du Conseil Général obtenu en Février 2007, qui rembourse 25% des investissement matériels réalisés à partir de février 2007. Soit pour nous, concrètement seulement 600€ (pour du matériel de sonorisation) pour 5 ans d’activité, environ 150 concerts, 15 000 spectateurs et plus de 10 000 adhérents par an.


De plus, le contexte actuel rend encore plus difficile notre activité : la loi anti-tabac du 2 février 2007 applicable aux salles de concerts entraîne une baisse conséquente sur la buvette (nous sommes passés d’une moyenne de 2 verres par personnes à 1,5 verre, le public préfère quitter la salle rapidement pour pouvoir fumer). Soucieux d’appliquer cette loi, nous sommes  soumis à des difficultés d’organisation supplémentaires (présence de plus de bénévoles pendant les soirées), et cela impose à court terme de nouveaux travaux de réorganisation de l’entrée du Son’Art. 
De plus les mois d’avril et mai ont été en forte baisse en terme de fréquentation par rapport aux années précédentes, principalement à cause des élections qui ont semblé anesthésier une grande partie de  la vie culturelle. A cela s’ajoute les traditionnels vacances scolaires et examens de fin d’année.
La saison 2006/2007 a de plus eu son lot de malchance au travers d’une dizaine d’annulations de concerts indépendantes de notre volonté (perte de passeport d’artistes étrangers par exemple…), et de dernier moment, d’où l’impossibilité pour nous de les remplacer.

Enfin, cerise sur le gâteau, nous avons reçu courant avril une facture d’eau astronomique (1800€) due à une fuite du cumulus décelée lors de ladernière visite d’un technicien de la Lyonnaise des Eaux (pas de chance…).

Et aujourd’hui, le propriétaire des murs du Son’Art ne peut plus nous accorder pour cette année un échelonnement des loyers des mois de juillet et août pour lesquels nous n’avons pas d’activité, comme il avait été accordé les années précédentes. Ce loyer étant basé sur lasurface au sol du local (180 m² en plein centre ville), et non sur la surface réellement exploitée (80m²), il est certainement un des plus élevés des lieux culturels bordelais.

Ces derniers éléments ne se sont déclarés qu’au début du mois de juin, nous sommes donc au pied du mur.

Avec une fréquence de concerts très élevée et l’aide assidue de tous nos bénévoles, nous avons réussi à rembourser presque les 2/3 des dettes, mais la baisse de fréquentation de ces derniers mois, comme expliqué ci dessus, fragilise notre situation.

Concrètement, il nous manque aujourd’hui 3500 à 4000€ pour pouvoir tenir cet été et espérer pouvoir ré-ouvrir le Son’Art à la rentrée de septembre 2007, et bien plus pour rembourser toutes les dettes.

La situation est donc réellement grave pour le Son’Art. Elle n’est cependant pas désespérée. Mais nous avons besoin de votre aide pour pouvoir survivre. C’est pourquoi nous prévoyons d’organiser une soirée de soutien le JEUDI 28 JUIN, à laquelle toutes les bonnes volontés sont conviées à participer.
Contactez nous pour plus de renseignements.

Merci d’avance,
Le Son’Art
19 rue Tiffonet
33800 Bordeaux

Tél. : 05 56 311 466
Fax : 05 56 311 977

Publié dans Et à Bordeaux

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